La rupture que des artistes ont pu vouloir faire est-elle une rupture avec une norme sociale qui existerait, et qui se traduirait par un académisme -ou au moins des "écoles artistiques"- avec lequel ils auraient voulu rompre ? Dans ce cas, faut-il considérer qu'un artiste qui est en rupture l'est avec une société qui est relativement figée ? Mais comment peut-on dire qu'une société est figée ? Il me semble qu'une société ne peut pas être stable, et quel que soit le code ou le système qui la régisse, elle est forcément en mouvement ou travaillée par des forces, des tensions, des contradictions plus ou moins visibles qui la travaillent et la transforment. Dans ce cas toute rupture apparente peut sembler relativement illusoire, et dépendre du point de vue où l'on se place pour regarder le passé. Une même oeuvre, un même événement ou un même artiste, selon les tenants et les aboutissants que l'on considère, pourra alors paraître marquer une rupture ou non...
Bref, je tourne un peu en rond dans mon questionnement, alors comme disait l'autre en avril 1961 : "Françaises, Français... aidez-moi !"